Premier blog, premier post. Pour débuter mon choix s’est porté sur la Somalie, pays que l’on connaît finalement peu, souvent uniquement parce que l’on a participé aux dons de riz. La situation de misère dans laquelle se trouve ce pays depuis plus de 50 ans est une triste réalité. La Somalie est un des pays les plus pauvres au monde.
L’action est celle de la construction d’une école, l’école de la paix nous l’espérons, menée par UNICEF France. Ce premier post n’est pas des plus dynamiques, mais lisez-le quand même pour ne pas faire perdurer l’ignorance, les prochains seront plus attractifs, c’est promis ! Bonne lecture à tous…
UNE ECOLE DE LA PAIX EN SOMALIE
L’Unicef construit une école dans la ville de Galkayo. Galkayo est entourée de camps de réfugiés et est le tableau d’une immense pauvreté urbaine. Néanmoins l’accalmie a permis à une délégation d’agences de l’ONU d’obtenir un accord pour distribuer des secours et entreprendre un programme alliant éducation et protection des enfants.
L’UNICEF France finance un programme comprenant des actions de santé et de protection mais surtout la construction d’une école.
L’école de la paix
L’école, dont les travaux sont sur le point de commencer, comprendra :
* 6 ou 8 classes,
* des sanitaires séparés pour filles et garçons,
* un terrain de jeu,
* une annexe pour les associations (l’école servira donc aussi, en dehors des heures de cours, de salle polyvalente pour les associations locales),
* un centre de soins de santé de base,
* un programme de distribution de nourriture à l’école.
Plus qu’une école…
Cette école est tout un symbole, au-delà de la scolarisation elle est le point de réunification de la population. De fait il s’agit ici de rassembler autour d’un projet commun des communautés qui ne se parlaient pas. Ces groupes se trouvent de part et d’autre de la Green Line, séparant le nord et du sud de la ville. De plus par le biais des enfants l’UNICEF voit se dessiner les besoins des familles .
Un enfant fuyant les combats à Mogadiscio
L’école de la paix va également permettre de protéger femmes et enfants d’abus sexuels. Il n’est pas rare que des « services sexuels » soient réclamés, au sein des camps de déplacés, aux habitants (de huttes !) en guise de loyer. En cas de non-paiement cela peut dégénérer en kidnapping d’enfants.
L’Unicef va s’appuyer sur les principales associations de femmes, et particulièrement sur des figures charismatiques locales, pour développer un soutien aux structures de protection des filles et des garçons victimes de violence (par exemple les filles des rues abandonnées de leur communauté).
En terme de santé, le programme permet de reconstruire et de réhabiliter les centres de santé maternelle et infantile des camps de déplacés au nord et au sud de Galkayo.
Une coopération intelligente
Le projet construit autour de l’école de la paix est financé entièrement par l’Unicef France. Mais l’Unicef Somalie le met en œuvre dans un contexte de collaboration inter agences.
* Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) installe un bureau à Galkayo.
* Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’engage à travailler avec l’Unicef et à fournir des rations de nourriture.
* Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) est l’un des partenaires mobilisés sur les questions de santé. Il s’agit de relancer la carte sanitaire : installer des postes de santé capables de toucher la population la plus large possible (y compris parmi les personnes déplacées).
Si le projet est une réussite, les agences s’engagent à reproduire ce modèle aux alentours. Notamment dans le sud où les secours n’ont actuellement pas accès.
Qu’est-ce que l’UNICEF ?
En quelques mots…
UNICEF International
L'Unicef, Fonds des Nations unies pour l'enfance, fait partie des agences de l'ONU. Son rôle est d'assurer à chaque enfant, santé, éducation, égalité et protection. L'Unicef intervient dans près de 157 pays et territoires et a une représentation dans les pays industrialisés à travers 37 comités nationaux, dont l'Unicef France.
UNICEF France
Né en 1964, le Comité français pour l'Unicef (ou Unicef France) est une association à but non lucratif, régie par la loi de 1901 et reconnue d'utilité publique. C'est le relais entre le siège new-yorkais de l'Unicef international et le public français.
L’Unicef France dialogue avec les pouvoirs publics, des ONG et des institutions internationales. Il a pour mission d’informer le public français sur les problèmes des enfants dans les pays en développement, et plus particulièrement dans les situations de détresse. Il veille à l’application de la convention des droits de l’enfant en France.
Les principaux gouvernements donateurs 2003 : Etats Unis, Norvège, Suède, Pays bas, Royaume Uni. La France arrive en 12ème position.
Les principaux comités nationaux donateurs 2003 : Japon, Allemagne, Pays bas, Italie, France (plus de 6 millions de donateurs particuliers dans le monde).
UNICEF
50 ans de souffrance
Rappel historique…
1959 Indépendance de la Somalie
L'État somalien naît de la fusion des colonies italiennes (Somalia) au Sud et britannique au Nord (Somaliland).
1960 à 1969 Instabilité
Malgré la tentative d’instaurer un gouvernement démocratique, on voit naître des combats entre des clans du nord et du sud et les relations avec les pays voisins sont tendues.
1969 Barre au pouvoir
A la suite d'un coup d'État, Mohamed Siyad Barre prend la tête du Conseil révolutionnaire suprême. Soutenu par l’URSS, il choisit le socialisme et nationalise les grands secteurs économiques du pays.
Il mène également une campagne d'alphabétisation et tente de réduire l'emprise des clans sur la société somalienne. En1974 et 1975 la sécheresse cause une famine généralisée qui motive l'adhésion de la Somalie à la Ligue arabe.
1977-1978 La guerre de l'Ogaden
Du fait de sa situation géographique à la sortie de la Mer Rouge, la Somalie est également un enjeu de la guerre froide. Les Soviétiques installent une base navale à Berbera.
Syaad Barre souhaite également la réunion de tous les Somaliens dans un même État. Le président Somalien souhaite ainsi occuper la région éthiopienne de l’Ogaden, peuplée en partie de Somaliens. Pour appuyer ses revendications, la Somalie crée un Front de libération de la Somalie Occidentale. Cette formation lance des opérations de guérillas en Éthiopie. Ces actions entraînent le départ des Soviétiques, qui ne peuvent soutenir à la fois la Somalie et l’Éthiopie.
1980-1991 Le pays s’embourbe
Le gouvernement de Mogadiscio se tourne alors vers les États-Unis, qui viennent s’installer en août 1980 dans le port de Berbera. La situation politique et économique se détériore. En octobre 1980, Syaad Barré doit prononcer l’état d’urgence, tandis que la guerre larvée entre l’Éthiopie et la Somalie se poursuit. Elle ne prend fin qu’en 1988.
La guerre contre l’Éthiopie a fortement pesé sur l’économie du pays et les rivalités tribales se sont développées dans le pays. Les Issas, du Nord de la Somalie, tentent de prendre le contrôle de la zone de Berbera, tandis les clans des Darod et celui des Hawiye s’unissent au sein du Congrès de la Somalie Unifiée (CSU) pour lutter contre le pouvoir central. En janvier 1991, le président Syaad Barré, réélu en 1986 alors qu’il est le seul candidat, doit quitter le pays. La chute du dictateur somalien n’arrête pas les conflits tribaux. Le CSU contrôle le Sud du pays, tandis que le Mouvement National Somalien contrôle le Nord et décrète l’indépendance du Somaliland. Au Sud, le CSU se déchire. Le président intérimaire de la Somalie, Ali Mahdi Mohammed est renversé par son rival au sein du mouvement, Mohammed Aïdid. Les combats qui se déroulent dans le pays aggravent la situation économique, provoquant une famine terrible.
1991-1995 L’intervention internationale
Aussi, afin de rétablir la sécurité, les États-Unis et onze autres pays décident d'intervenir dans le pays. C’est le déclenchement de l’opération Restore Hope, qui s’appuie sur la résolution 794 des Nations Unies. Dès le 9 décembre, les premières forces militaires débarquent dans le pays.
Mais l’arrivée des forces étrangères dans le pays ne parvient pas à rétablir la situation politique. Les incidents se multiplient, entraînant des combats entre les forces de l’ONU et les troupes du général Aïdid. La mort de 24 "casques bleus" pakistanais, puis l’échec de l’opération américaine du 3 octobre contre l’Hôtel Olympic, montrent les difficultés qu'ont les unités de l’ONU à rétablir la paix dans le pays. Cet épisode inspirera d’ailleurs La chute du faucon noir un film de Ridley Scott.
Après l’échec de leurs Forces spéciales, les États-Unis décident de se retirer de Somalie, en appuyant les efforts de l’ONU pour rétablir la paix dans le pays. Mais c’est par la biais des pays africains que les Somaliens signent un accord de paix en mars 1994. Cet accord est plus un cessez-le-feu qu’une paix durable. Les forces de l’ONUSOM commencent alors à se retirer du pays. Le retrait s’achève en mars 1995, laissant le pays est divisé en plusieurs régions contrôlées par des factions militaires qui se combattent.
1996-1997 Accord de gouvernement
Le général Mohamed Farah Aïdid, mort au combat en août 1996, est remplacé par son fils Hussein Mohamed Aïdid, dont les troupes tiennent une partie du centre et du sud du pays. Le Nord-Ouest, l'ancien Somaliland, est solidement contrôlé par Mohamed Ibrahim Egal, élu par ses partisans Président de la République autoproclamée du Somaliland le 23 février 1997. Chaque région du pays est contrôlée par des factions rivales. A l'initiative de l'Ethiopie et du Kenya, une réunion de conciliation entre les principales factions à Sodere débouche sur un accord de gouvernement, le 3 janvier 1997, sans régler le problème du désarmement des milices et de la reconstruction de l'Etat.
1998-2003 Conférence de réconciliation
En 1998, le Puntland (nord-est du pays) s'autoproclame région autonome. En 2000, la conférence d'Arta, sous l'égide de l'ONU, est aussi dénuée de résultats que les douze accords de paix précédents. Le 26 août 2000, le Parlement de transition élit un nouveau président en la personne d'Abdiqasim Salad Hassan, mais le pays reste aux prises avec des rivalités claniques. En juillet 2003, la conférence de réconciliation aboutit à un projet de charte nationale prévoyant le fédéralisme.
2004 Création d'un Parlement intérimaire
Le 29 janvier 2004, un accord entre les chefs de guerre permet la création d'un Parlement intérimaire. Le 22 août, le Parlement de transition est inauguré à Nairobi, au Kenya, les conditions de sécurité n'étant pas réunies pour qu'il siège en Somalie. Le 10 octobre, Abdullahi Yusuf Ahmed, président de l'Etat régional du Puntland, est élu président de la Somalie par les parlementaires réunis à Nairobi. Le 3 novembre, le nouveau président nomme un premier ministre, Ali Mohamed Gedi, un nouveau pas vers la mise en place d'un gouvernement stable.
2006 Défaite des forces islamistes
En mai, les affrontements entre les fondamentalistes islamistes et les membres de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (réunissant les chefs de guerre), soutenue par Washington, provoquent la mort de dizaines de civils à Mogadiscio. Le 5 juin, les Tribunaux islamiques prennent la capitale somalienne. Puis, ils poursuivent leur offensive. Lors d'une opération éclair, le 14 juin, ils prennent la ville de Jowhar (à 90 km au nord de Mogadiscio), dernier bastion de l'Alliance des chefs de guerre.
Le 9 octobre, les Tribunaux islamiques déclarent "la guerre sainte" contre le gouvernement et l'Ethiopie. Ils avaient déjà accusé, en juin, leur voisin d'avoir pénétré dans le pays, ce qu'Addis-Abeba avait démenti. Un mois plus tard, toute relation entre les islamistes et les forces gouvernementales est rompue, et les négociations de paix reportées sine die. Ce qui pousse les Nations unies à autoriser, début décembre, le déploiement d'une force de paix de 8 000 hommes sous mandat de l'Union africaine.
Mais le 20 décembre, les combats reprennent sur plusieurs fronts près de Baidoa. Cinq jours plus tard, l'Ethiopie bombarde deux aéroports en Somalie, dont celui de Mogadiscio. A partir de cette date, les islamistes commencent à se replier, affirmant "changer de tactique". Le 28, ils sont contraints de quitter la capitale somalienne encerclée par des milices loyales aux forces gouvernementales qui réinvestissent la ville.
2007
La situation en Somalie reste complexe et mouvementée. Pour les informations de l’année en cours je vous recommande vivement ce site : http://www.cf2r.org/fr/article/article-situation-en-Somalie-au-debut-2007-3-62.php
Cet historique a été réalisé grâce aux sites suivants :
http://www.cliosoft.fr/03_02/somalie_index.htm
http://www.africa-onweb.com/pays/somalie/histoire.htm
Le monde
EVA